dimanche 22 avril 2018

Saurais-je donner ma vie pour les autres comme le Christ a donné sa vie pour moi, pour nous ? /(269,473)

Bonjour!
Dimanche 22 avril 2018
 

 
Photo:
Sculpture: Église de Saint-Jean-Port-Joli
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4e dimanche de Pâques

Evangile selon St Jean chapitre 10, 11-18

En ce temps-là, Jésus disait : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
 

Pour notre réflexion...


Nous sommes devant le personnage de Jésus de Nazareth qui parle de lui-même ; qui invite à la reconnaissance de son autorité morale et de son identité de connaisseur en « Père » ; qui exige finalement l’obéissance de la foi. Dans un monde de faux-amis, d’institutions humaines décadentes, de publicités mensongères qui conduisent des gens à leur perte, on ne médite pas ce discours du Christ à la lumière de l’expérience humaine blessée ; au contraire, dès que l’on pose un acte de foi dans son témoignage, il est possible d’y discerner le Sauveur du monde qui se révèle. Notre Carême nous a enseignés qu’il était un Sauveur destiné à l’échec : il est devenu mort sur la Croix, fruit de son rejet par les hommes. Ce temps pascal médite sa victoire sur le péché des hommes et leur mortalité : sa Résurrection d’entre les morts, sa promesse accomplie et digne de foi, la clef de lecture de ces paroles prophétiques.

1. « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.»
Voici Jésus qui parle de lui-même : « Moi ». Il parle à la première personne : « je ». Il parle avec autorité, parce que le « JE SUIS » de Dieu s’incarne dans le « je suis » de son langage humain, son ton de voix qui touche les cœurs, provoque les consciences. Jésus de Nazareth est fils de Joseph : il est charpentier. Il ne parle donc pas littéralement, mais symboliquement, quand il se nomme « pasteur/berger », dont la métaphore est nécessaire pour son langage spirituel, qui a besoin d’une image pour rendre son message intelligible. Jésus établit en fait un lien entre lui, « pasteur », et nous, « ses brebis », par analogie de l’être. Nous sommes gouvernés, protégés par lui, comme le berger le fait pour ses brebis. Sa nature possède une qualité, « kalos » : « bon/vrai ». En grec, cela peut signifier « beau » dans tous les sens du terme. Néanmoins, cette beauté physique, morale et spirituelle n’est pas inerte comme une statue grecque : elle est dynamique, parce qu’il « donne sa vie ». Son activité est interrelationnelle : « pour » ses brebis ; il est allocentriste. Nous comptons pour lui. Au contraire des bergers mercenaires, il est vertueux face au danger : « Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. » Au contraire des autres guides qui ne condescendent pas à défendre la vie d’autrui en égalité, le sacrifice du Christ, le bon berger, promet ce fruit : la paix et l’unité, parce qu’il éduque dans le bien et protège du mal.

2. « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. »
Jésus parle encore de lui-même de façon redondante : « Moi, je suis le bon pasteur. » Néanmoins, il n’est pas égocentrique, parce que sa vie est un don : « je donne ma vie pour mes brebis ». Il aime : « je connais mes brebis ». S’il parle de lui, cela veut dire qu’il veut que ses fidèles le sachent : il connaît ceux qui l’entendent ; ceux qui l’entendent reçoivent sa vie comme un don. Sa manière de parler de lui est donc aussi un don : la grâce de la révélation. Il n’y a pas d’amour sans connaissance. Il révèle qu’il aime parce qu’il se connaît, lui aussi, « aimé » : « le Père me connaît – je connais le Père ». Il fait connaître, il partage avec nous son lien d’amour avec le Père. Voilà la connaissance de Jésus : amoureuse dans un acte d’amour, – communicative – la révélation de son don de soi pour notre salut : la vie éternelle dans le Christ, – la connaissance de l’amour de Dieu –, le don du Père…

3. « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau. »
La clef de lecture de ces paroles prophétiques du Christ suit notre chemin de Carême et de Pâques. « Parce que je donne ma vie » : il est mort pour nous le Vendredi Saint. « Pour la recevoir de nouveau » : il est ressuscité le troisième jour, le jour de Pâques. « Nul ne peut me l’enlever » : il est une Personne divine, le Fils de Dieu, dont l’amour de Dieu est plus fort que la mort, le fruit du péché des hommes ; en outre, il aime par son choix divin agissant par son choix humain comme une action salvatrice, – en tant qu’Auteur de l’histoire du salut et Vainqueur du mal –, plus que de souffrir une passion par le hasard des événements humains qui l’auraient dominé. « J’ai le pouvoir de la donner » : le don de sa vie en sacrifice devient don pour nous qui remplace notre mort avec sa vie. « J’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau » : de la même façon qu’il n’était pas destiné à rester au tombeau parce qu’il est la Résurrection, il peut nous ressusciter de la mort en ressuscitant sa vie éternelle en nous, l’amour de Dieu qu’il nous a fait connaître. « Voici pourquoi le Père m’aime » : le Père l’aime, parce qu’il m’aime ! Saurais-je donner ma vie pour les autres comme le Christ a donné sa vie pour moi, pour nous ?
 
Père Shane Lambert, LC
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«C'est dans un cadre qu'on déploie sa vie... »
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«Notre vocation fondamentale c'est la sainteté.
La sainteté c'est un appel pour tous.«
(Mgr Michel Aupetit)
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Bon dimanche!
Jean-Yves

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