jeudi 9 mai 2024

« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera » / (463,403)

 Bonjour!

Vendredi 10 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 20-23a)

Alléluia. Alléluia.
Le Christ devait souffrir
et ressusciter d’entre les morts
pour entrer dans la gloire.
Alléluia. (cf. Lc 24, 46.26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous allez pleurer et vous lamenter,
tandis que le monde se réjouira ;
vous serez dans la peine,
mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine
parce que son heure est arrivée.
Mais, quand l’enfant est né,
elle ne se souvient plus de sa souffrance,
tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine,
mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ;
et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le thème de la souffrance du juste persécuté, se lamentant au milieu de la liesse des méchants fêtant leur triomphe, est récurrent dans la Bible. L’Apocalypse de saint Jean décrit elle aussi l’arrogance des impies déployant leur faste et leurs sortilèges pour séduire les hommes, tout en poursuivant de leur haine meurtrière ceux qui refusent de plier le genou devant leurs idoles. Jésus confirme ce thème : « vous allez pleurer et vous lamenter » – il s’adresse aux disciples – « tandis que le monde se réjouira ».

N’est-ce pas le sort qui fut réservé à Notre-Seigneur tout au long de sa passion : broyé par la souffrance, il est livré aux sarcasmes, au mépris, à la violence de ceux dont la jalousie et la haine se déchainent contre lui.

La sérénité de Jésus contraste singulièrement avec le déferlement des passions qui l’assaillent de toute part : Notre-Seigneur sait fort bien que les mille morts qu’il subit constituent les douleurs de l’enfantement de l’homme nouveau et du monde nouveau. Accablé de toute part, il garde les yeux fixés sur le terme de son parcours : au cœur de son épreuve, il se réjouit déjà de la naissance à la vie divine de notre humanité vouée à la mort.

Jésus avertit ses disciples qu’il en sera de même pour eux ; n’est-ce pas effectivement ce que nous observons tout au long de l’histoire ? Dès les origines, l’Eglise a été persécutée, et à part quelques brèves périodes d’accalmies, il en a toujours été ainsi. Bien plus : la Parole nous prévient qu’il en sera de même jusqu’à la parousie.

Dans la lettre aux Romains, saint Paul précise que « la création tout entière traverse les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22). Cette « création » qui aspire à la gloire des enfants de Dieu, c’est-à-dire à la participation à la vie divine, ne doit pas être confondue avec le « monde », qui s’oppose tout au contraire au Royaume instauré par le Christ, et s’acharne à retarder son avènement en persécutant les croyants. Le « monde » – au sens où le quatrième évangéliste utilise ce terme – ne connaît pas Dieu et refuse de s’ouvrir à sa Révélation, car il gît au pouvoir du père du mensonge, qui est homicide dès les origines (Jn 8, 44).

Ce n’est donc pas « le monde » qui enfante, car il s’est voué lui-même à la stérilité en se coupant de Dieu. Ce ne sont pas ses idoles qui lui donneront la vie, car « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (1 Jn 2, 16) n’ont jamais engendré que la jalousie, l’envie, la haine, la violence et finalement la mort. Le « monde » se réjouit de l’extension de son règne ici-bas, du triomphe de ses contre-valeurs – l’avoir, le pouvoir et la gloire ; mais il ne peut rien contre le disciple du Christ, car celui-ci n’appartient pas à ce « monde » – même s’il doit encore y demeurer quelque temps. Aussi est-il sans cesse en butte à la contradiction, car en refusant d’adhérer aux idéologies du relativisme, de l’hédonisme et de l’individualisme, il se trouve en porte-à-faux avec l’opinion dominante et risque de se trouver socialement marginalisé, voire exclu.

Au cœur de ce combat inégal où le disciple est en voie de subir le sort de son Maître, il ne reste cependant pas seul ; le Seigneur n’abandonne pas les siens : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera ». « L’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1 P 4, 14) repose en effet sur lui, et lui fait déjà goûter les arrhes de son héritage : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi : réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5, 5.11).

Seigneur, lorsque nous serons en bute aux contradictions, voire aux persécutions, accorde-nous la grâce de ne pas être lâches, mais comme les premiers disciples, de te prier de nous renouveler dans l’Esprit Saint. Avec eux nous voulons te demander : « Donne à ceux qui te servent d’annoncer ta Parole avec une parfaite assurance. Étends donc ta main pour guérir les malades, accomplis des signes et des prodiges, par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur » (Ac 4, 29-30). Oui, puissions-nous être « remplis de l’Esprit Saint pour annoncer la Parole de Dieu avec assurance » (Ac 4, 31).

Abbé Philippe Link  -  Merci!

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« Que ton règne vienne »


Fanny est médecin urgentiste, rompue aux situations risquées. Elle va accoucher. Ça devrait bien se passer sauf que… le bébé est mal placé. Tout se complique pour la mère qui n’en peut plus, épuisée après trois jours de travail pénibles et qui finit par crier : « Je veux mourir » ! Quelques jours après, je découvre Adèle, joli bébé, souriante, paisible, dans les bras de Fanny.

Après les paraboles tirées de la vie courante pour nous parler du Royaume, Jésus recourt à l’image de la femme qui accouche… Quoi de plus beau qu’un petit être de chair, tout juste au commencement et pourtant déjà aboutissement, libération - ou plutôt délivrance - et promesse de vie… Il en va ainsi du message de Jésus.

Le Royaume de Dieu est un accouchement permanent, un passage, avec ses contractions, ses douleurs, une naissance et la joie après l’épuisement. Il est délivrance, libération.

En disant « Que ton règne vienne », n’imaginons pas qu’il advient sans douleur, mais il est promesse de vie pour ceux qui l’accueillent et vivent dans la foi et l’espérance.

« En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. » Tout sera clair, évident… On ne se demandera plus : « Pourquoi le mal ? la souffrance ? la guerre ? le silence de Dieu ? » On vivra libres et confiants, comme ces enfants que Jésus donne en exemple pour comprendre le Royaume.                                     

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Bonne journée!

Jean-Yves 



mercredi 8 mai 2024

« Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » / ((463,356)

Merci à tous les visiteurs de ce blogue; hier il y a eu 100 ouvertures. 

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Bonjour!

Jeudi 9 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Mc 16, 15-20)

Alléluia. Alléluia.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples,
dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »

Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Si nous restons seulement au seuil de cette fête de l’Ascension, il se pourrait qu’elle nous paraisse fade et désuète. C’est ainsi de tous les mystères divins : ils ne peuvent se goûter que de l’intérieur !

Pour entrer de plein-pied dans la fête, prenons le temps de faire mémoire de la marche que le Seigneur nous a fait faire dans les terres arides de notre condition terrestre.

Pendant quarante jours de carême et de repentir, nous avons fait face à notre péché, nous avons senti le poids de nos fautes ; et cette marche laborieuse n’avait d’autre but que de nous libérer.

La marche du carême sans l’entrée dans la Pâques serait pure folie !
L’ascèse n’a qu’un seul but : la conversion. La Passion est la porte d’entrée dans la vie nouvelle de la Résurrection.

Pourtant, pour les disciples, le matin de Pâques n’est pas un terminus !
Ils ne sont pas encore entrés dans le lieu du repos, le pays ruisselant de lait et de miel promis au peuple hébreux.

Pâques commence par les bouleverser. Ils goûtent déjà la joie, mais ils leur faut encore du chemin pour y entrer pleinement.

Pendant quarante jours, Jésus ressuscité va leur apparaître pour leur parler du Royaume de Dieu, pour les préparer à un autre passage.

Nous aussi, nous avons marché avec eux, tout au long de ces quarante jours du temps pascal.

Quarante jours pour être enseignés sur l’Église, à partir de la lecture des Actes des Apôtres. Quarante jours pour être initiés aux « choses d’en haut » ; car ainsi que nous le dit l’apôtre Paul : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est désormais le Christ assis à la droite du Père. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre » (Col 3,1-2).

Le Fils de Dieu est venu parmi nous non seulement pour que nous vivions de sa vie dans notre vie terrestre, mais pour que nous vivions avec lui dans le Royaume céleste.

Il est allé nous préparer une demeure dans la maison de son Père (cf. Jn 14,2),
et c’est pour que nous y demeurions avec lui, non pour que nous restions orphelins sur la terre.

Au moment où Jésus se sépare de ses disciples, il leur donne ainsi la feuille de route de leur vie terrestre : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ».
Allez, rassemblez la famille humaine en mon nom, attirez tous les hommes à moi, car la demeure que je vous prépare n’a qu’une seule table, pour que tous les hommes partagent un seul banquet : celui des noces de l’humanité avec son Créateur.

L’appel de Dieu nous introduit dans une espérance inouïe : le partage de sa gloire dans un même amour. Et cette espérance est déjà une réalité : c’est le Christ Jésus, qui nous rassemble en lui auprès du Père.

Abbé Philippe Link  -   Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 7 mai 2024

« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » / (463,256)

             Bonjour!   

   Mercredi 8 mai 2024   

   Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 12-15)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
Alléluia. (Jn 14, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter ». Jésus ne veut rien nous cacher. Lui le Verbe, l’unique Parole du Père ne pouvait qu’être la révélation en plénitude de Dieu et de son amour pour nous. Dieu s’est révélé pleinement en envoyant son propre Fils en qui Il a établi son Alliance pour toujours.

L’épitre aux Hébreux nous dit : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son fils » (He 1, 1-2). Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui, Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là. Saint Jean de la Croix, après tant d’autres, l’exprime de façon lumineuse, en commentant He 1, 1-2 : « Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’Il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’Il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. » (Carm. 2, 22)

Si tout a été dit en Jésus, tout pourtant n’a pas été explicité par lui et il nous en donne la raison : ses disciples n’avaient pas la force de porter le poids de cette vérité. Qu’est-ce à dire ? Que Jésus ne leur avait pas donné toute la lumière sur le mystère de sa personne car ils n’auraient pas pu porter le poids de révélation divine contenue en elle.

Celui qui guidera les disciples de Jésus vers la vérité de la révélation du Christ dans ce qu’il a dit et fait, c’est l’Esprit Saint que le Fils: « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière ».

Ce ne sera donc pas une révélation nouvelle qu’apportera l’Esprit. Jésus précise bien d’ailleurs qu’il n’y a rien à ajouter à la révélation que le Père nous fait en son Verbe de lui-même et de son dessein d’amour sur nous : « Tout ce qui appartient au Père est au Fils » et celui-ci nous l’a fait connaître (Jn 15, 15). Mais pour nous permettre d’accéder à cette connaissance, l’Esprit Saint sera pour nous la lumière qui illuminera les yeux de notre intelligence et de notre cœur.

La nouveauté de l’Esprit réside précisément en ceci qu’il vient éclairer les événements de notre vie en nous donnant de discerner en leur sein la présence du mystère du Christ, mystère de l’amour infini du Père pour chacun de nous. L’Esprit Saint nous permet ainsi de reconnaître en chacune de nos existences comment s’actualise l’œuvre d’Amour du Père réalisée en son Fils bien-aimé. En somme l’Esprit-Saint nous donne de découvrir le sens de notre vie, la finalité à laquelle nous sommes appelés et qui nous est déjà rendue accessible sur la route d’ici-bas.

Seigneur Jésus, nous appelons sur nous ton Esprit. Qu’il nous donne de reconnaître ta présence agissante en nos vies, témoignage de l’Amour du Père envers chacun d’entre nous. Qu’il nous guide vers la vérité tout entière de notre existence en nous donnant d’en découvrir le sens que ta présence lui donne.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 


lundi 6 mai 2024

« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » / (463,192)

 Bonjour!

Mardi 7 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » (Jn 16, 5-11)

Alléluia. Alléluia.
Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur ;
il vous conduira dans la vérité tout entière.
Alléluia. (cf. Jn 16, 7.13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La remarque de Jésus – « aucun de vous ne me demande : “où vas-tu ?” » – surprend, car Pierre avait déjà posé la question : « Seigneur où vas-tu ? (Jn 13,36) » ; et Thomas à son tour avait renchéri : « Seigneur nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? (Jn 14,5) ». Mais il est probable que la suite du discours d’adieu de leur Maître avait guéri les disciples de toute curiosité : résignés à la mort de leur Maître – peut-être même à la leur – ils se sont enfermés dans le mutisme et ont sombré dans la tristesse.

C’est pourquoi Jésus relance lui-même leur demande, afin de réveiller leur désir, de leur faire comprendre que son départ n’est pas une perte, mais un profit ; que loin de les abandonner, il continue sa trajectoire victorieuse, et accomplit le dessein d’amour du Père en leur faveur, fût-ce à travers le passage obscur de la Croix et de l’absence apparente.

La venue de l’Esprit ne semble plus soumise à aucune autre condition que le départ de Jésus, c’est-à-dire son exode pascale, qui l’établit dans une parfaite communion avec le Père ; à tel point que la participation de celui-ci dans l’envoi de l’Esprit n’est même plus mentionnée : « Je vous l’enverrai ».

La mission de cet autre Paraclet est encore et toujours signifiée par des verbes appartenant au vocabulaire du droit, suggérant à nouveau le cadre d’un procès. Le ton est solennel : l’Esprit fait la vérité ; il a l’initiative et s’impose avec autorité. Il mettra successivement en lumière : (1) le péché du monde ; (2) la justice de Dieu en son Fils Jésus ; (3) le jugement du monde. Explicitons brièvement ce triple ministère de l’Esprit.

(1) Dans le quatrième Évangile, l’unique péché dont tous les autres découlent, est le refus de croire en l’Envoyé du Père. Or la glorification de Jésus sera la preuve irréfutable qu’il est bien le Fils unique du Père. En remontant vers lui après avoir accompli la mission que celui-ci lui a confiée, il démontre la vérité de sa Parole, et par le fait même, met en lumière « l’erreur du monde ».

(2) Le départ de Jésus vers le Père attestera également la malice de sa « condamnation », car Dieu n’accueille pas auprès de lui les blasphémateurs. L’absence – « Vous ne me verrez plus » – discernée dans la foi, conduit à la proclamation de la glorification du Fils, rétabli par le Père dans son « bon droit ». C’est ce que le disciple bien-aimé comprendra en découvrant le tombeau vide : « Il vit et il crut » (20,8) ; il vit l’absence et cru en l’exaltation du Fils de l’Homme, conformément à ce qu’avaient annoncé les Écritures (Jn 20,9).

(3) Enfin « l’erreur » judiciaire permettra de faire justice, car à travers le drame de la mort de l’Innocent, c’est paradoxalement celui qui croyait triompher, le « Prince de ce monde », qui « est déjà condamné ». Le procès du Christ aboutit finalement au « jugement de ce monde : maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors » (Jn 12,31).

Tel est le triple témoignage que l’Esprit rend aux croyants, afin qu’à leur tour ils en témoignent devant le monde. Aujourd’hui comme hier, poussés par l’Esprit, nous avons à dénoncer le péché d’incrédulité, et à proclamer la glorification de Jésus, Seigneur et Sauveur. Mais notre témoignage ne sera crédible que si nous manifestons par notre conversion concrète, que le Prince de ce monde a effectivement été jeté hors de notre vie.

Puissions-nous pleinement accueillir cette libération afin d’entrer dans la liberté des enfants de Dieu sur lesquels l’Ennemi n’a plus de prise, et devenir des témoins intrépides de le Bonne Nouvelle : « Christ le même, hier, aujourd’hui et à jamais » (He 13,8).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 5 mai 2024

« L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur » / (463,034)

 Bonjour!

Lundi 6 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur » (Jn 15, 26 – 16, 4a)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit de vérité,
rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.
Alléluia. (cf. Jn 15, 26b.27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand viendra le Défenseur,
que je vous enverrai d’auprès du Père,
lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père,
il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage,
car vous êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés.
On vous exclura des assemblées.
Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront
s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.
Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.
Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela :
quand l’heure sera venue,
vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus se présente comme le sujet actif de l’envoi de l’Esprit. L’Esprit est l’acte d’amour du Père dans lequel il engendre le Fils, et conjointement l’acte d’adoration filiale par lequel le Verbe témoigne sa reconnaissance au Père.

Cet amour réciproque est absolu, exclusif. Si l’amour du Père peut nous rejoindre, nous envelopper, nous engendrer nous aussi à la vie divine, c’est parce que le Fils nous le donne en partage. C’est donc bien lui qui nous envoie l’Esprit d’auprès du Père.

Or l’amour rapproche, unit l’amant et l’aimé ; c’est ce que fait l’Esprit : il nous rapproche de Jésus, nous fait entrer dans son intimité, nous le fait connaître et nous introduit progressivement dans « la vérité tout entière » (Jn 16, 13) en nous révélant son identité et sa mission.

C’est en ce sens que l’Esprit d’amour est aussi « l’Esprit de vérité », qui rend témoignage à Jésus dans le grand procès que le monde lui intente, et qui se poursuivra depuis Pilate jusqu’à son retour glorieux. Seul celui qui est instruit par le Défenseur céleste du Christ, peut valablement témoigner de lui devant les hommes. Non seulement par la parole, « en rendant compte de l’espérance qui l’habite » (1 P 3,15), mais aussi et surtout par la transformation de sa vie, de plus en plus conforme à celle de Jésus, mettant en œuvre ses enseignements et ses préceptes.

Par le fait même, les accusations portées contre le Maître atteindront également le disciple, qui subira le même sort que celui en faveur de qui il témoigne. Mais en tout cela, le disciple n’est pas seul : l’Esprit de vérité qui repose sur lui, l’unit à Jésus au point que le témoin ne fait plus qu’un avec celui dont il témoigne. Unis ainsi à notre Maître nous pourrons nous approprier ses propres paroles devant nos détracteurs : « Vous ne croyez donc pas que je suis dans le Christ et que le Christ est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Christ qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres » (cf. Jn 14, 10).

C’est bien ce qui ressort de la lecture des lettres apostoliques : que ce soit saint Paul, saint Pierre, saint Jacques ou saint Jean, c’est toujours l’unique et même Christ qui parle à travers eux, par la médiation de l’inspiration dont ils bénéficient. Certes ils ne sont pas que des instruments passifs traversés par le souffle de l’Esprit ; Dieu respecte ses collaborateurs humains : chacun parle tel qu’il est, modelé par sa culture, son histoire personnelle, son tempérament. Mais en chacun d’eux, c’est le même Seigneur qui s’exprime et qui à travers leur témoignage, nous rejoint dans l’aujourd’hui de notre propre cheminement.

Sans doute ne sommes-nous pas « inspirés » au sens où l’ont été ces témoins privilégiés que le Seigneur a mis à part pour être ses porte-paroles « officiels » pour l’Église de tous les temps ; mais l’Esprit repose bien réellement sur nous en vue d’une collaboration efficace pour l’annonce de l’Évangile. Ne prétextons donc pas de notre incapacité : ce serait offenser l’Esprit que Jésus a envoyé sur nous d’auprès du Père, et qui est tout disposé à témoigner à travers nous, pourvu que nous le laissions agir.

Le plus simple est encore d’éprouver concrètement cette collaboration. Par exemple en demandant à l’Esprit de conduire les événements de notre journée de manière à lui donner l’occasion de porter témoignage au Christ. Et ne soyons pas surpris que cela se réalise : l’Esprit de vérité ne saurait mentir !

Seigneur Jésus, tu sais bien que nous ne sommes pas très courageux lorsqu’il s’agit de témoigner de notre foi. De nos jours il suffit de prononcer ton Nom, pour qu’apparaissent les sourires moqueurs et que fusent les paroles ironiques, voire sarcastiques – quand elles ne sont pas franchement hostiles ou agressives. Il est si facile de biaiser, de nous débiner, de trouver de bonnes excuses pour nous taire : le respect de la liberté de l’autre, des règles de la laïcité, de la tolérance, etc… ; autant de motifs que nous ont enseigné …les détracteurs de l’Évangile ! Saint Esprit, nous voulons compter sur ton aide qui ne nous fait jamais défaut ; donne-nous assez de liberté intérieure et de simplicité pour partager à temps et à contretemps ce que nous avons de plus précieux : notre appartenance au Seigneur Jésus. Oui nous croyons que c’est toi, Esprit de vérité, qui rend témoignage en nous ; et c’est encore toi qui « ouvre l’esprit de notre interlocuteur pour le rendre attentif à ce que nous disons » (cf. 1ère lect.). Dans de telles conditions, de qui aurions-nous peur ? « Proclamons avec assurance les éloges de Dieu » (Ps 149) ; et nous trouverons dans la confession de son nom notre « joie et notre fierté » (Ibid.).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Méditation

Frère Yves Habert

Frère Yves Habert

Couvent du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon

Un bon avocat


Avant d’entrer dans sa Passion, Jésus annonce qu’il enverra d’auprès du Père un Défenseur pour rendre témoignage en sa faveur. C’était vrai hier, mais ça l’est encore aujourd’hui dans son Église. S’il n’y avait pas l’Esprit Saint, il n’y aurait tout simplement pas d’Église. Certes, il n’est pas faux de dire que le Christ a fondé l’Église. Mais ne pensons pas qu’elle existe simplement parce qu’il est venu et a laissé une poignée de disciples courageux et entreprenants.

C’est par l’Esprit qu’ils seront quelque chose ensemble, car sans l’Esprit saint, les apôtres auraient été laissés à leur seul témoignage. Non, ils ont un Défenseur, c’est-à-dire un avocat qui appuiera et prouvera l’authenticité de leur témoignage. C’est le problème : convaincre, et si l’on veut convaincre, il faut convaincre de la vérité. Pour l’Esprit Saint, qu’est-ce que convaincre ? C’est établir l’homme comme témoin de la vérité du salut de Dieu offert au monde entier.

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Bonne journée!

Jean-Yves 


samedi 4 mai 2024

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » / (462,985)

 Bonjour!

Dimanche 5 mai 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)

Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;
je vous appelle mes amis,
car tout ce que j’ai entendu de mon Père,
je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande :
c’est de vous aimer les uns les autres. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

(Bonne réflexion...) 

« Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15,15). Ce disant, Jésus situe d’emblée l’amitié dans toute son exigence. Non pas dans la sentimentalité d’un réconfort sensible et qui serait par trop extérieur, superficiel et donc fragile ; mais encore une fois, la fidélité à ses commandements. Car les commandements du Seigneur ne sont pas pour nous contraindre ou nous rapetisser, mais pour nous libérer et nous élever (Ps 119). Et Jésus continue : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que fait son maître. Je vous appelle amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,16).

Nous voici devenus les confidents du Seigneur de la gloire, les dépositaires des secrets du Royaume des cieux confiés par Celui qui a les paroles de la vie éternelle (Jn 6,63). « L’amitié, dit justement Clément d’Alexandrie, ne naît point d’un don unilatéral, mais d’une longue familiarité ». Comment ne pas se sentir proches de lui quand on croit en sa parole, qu’on est nourri de son eucharistie et, comme dit Paul, qu’on est membre de son Corps (1 Co 12,27) et, littéralement, de la Maison de Dieu (Ep 2,19) ?

Oui, nous faut le croire. Et savoir, humblement mais réellement nous en réjouir. Nous sommes de ses amis, si nous marchons à sa suite. Nous sommes de ses amis, si nous vivons en sa lumière. Nous sommes de ses amis, si nous faisons ce qu’il nous dit. Nous n’avons pas à nous en glorifier. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez et portiez du fruit et un fruit qui demeure » (Jn 15,16). Mais comment ne pas vouloir, en retour, lui rendre notre propre amitié devant une telle marque de confiance et d’estime si gratuitement donnée ?

« Un ami, dit saint Jérôme, on le cherche longtemps, on le trouve avec peine, on le conserve difficilement ». Nous n’avons aucune crainte de ce genre à avoir avec Jésus ! « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Je leur donne la vie éternelle, elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main » (Jn 10,14.28).

« La perfection, dit saint François de Sales, ne consiste pas à n’avoir point d’amitié, mais à n’en avoir que de bonne, de sainte et de sacrée ». Il est sûr que l’amitié du Christ ne peut que nous conduire à monter et à nous épanouir, lui qui veut que nous devenions parfaits comme notre Père du ciel est parfait (Mt 5,48). Puisse-t-il en être ainsi de toutes nos amitiés de la terre !

Seigneur, aide-nous à partager cet amour, cette joie et cette amitié que tu offres à chacune et à chacun, pour que nous puissions en vivre, à ton exemple, et entre nous tous !

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves